PIETA
The Pieta-Zyklus formed part of a series of paintings which was exhibited in february 1994 at the "Altes Klingen Museum" in Solingen.
Being myself a coloured person, hence a member of the visible minority and having in mind the sociopolitical context of Germany in the nineties my work of that period was mainly concerned with the theme of "The Victim and the Aggressor". To conjure up the threat of what was happening in the country and the nightmare of what happened in recent times I often had recourse to standardized motifs of christian iconology and images of the collective memory to develop a structured dramatic series. The deliberate attempt to use formal aspects of the traditional devotional representation of the most famous torture victim of all time,Jesus Christ, and thereby formulate secular statements lead to my profane Pieta-Zyklus.
PIETA ZYKLUS
Die regelmäßigen Farbflächen der Hintergründe suggerieren statische Momentaufnahmen .
Treffen zwei dieser Farbflächen aufeinander , so lässt die horizontale Grenzlinie den perspektivischen Eindruck eines Bühnenraumes entstehen , in dem sich - nur begrenzt durch den schmalen Rahmen - die Figuren in vorgeblich geordneter Choreographie gruppieren.
Der Choreograph dieser Szenen ist Serge Selvon , seine “Bilder der letzten Jahre“ , entstanden zwischen 1987 und diesem Jahr , sind derzeit im alten Klingenmuseum zu sehen .
Selvon arbeitet in Öl auf großen Leinwandformaten , reichert die Komposition der geordnet ruhenden Farbflächen des Hintergrundes mit Figuren von expressiver Direktheit an.Helle gedeckte oder signalhaft leuchtende Farbtöne verbinden sich in den gestischen Pinselstrichen zu deutlichen , über die bloßen Konturen hinausgehenden Typisierungen . In den früheren werken der Ausstellung tritt auf diese Weise beispielsweise ein Pieta-Zyklus hervor , der das klassische Sujet gelungen reflektiert , erweitert , auf beinahe spielerische Weise neue Konstellationen schafft .
Breiter Raum ist den in jüngster Zeit entstandenen “politischen Bildern“ gewidmet , die sich mit den rechtsradikalen Verschiebungen der Gesellschaft befassen . Die massenpsychologische Deutung dieses Phänomens zeigen die “Redner“ - Bilder in denen der schemenhaft auf einem mikrofonbewehrten Pult fixierte Demagoge eine verwischte Masse am unteren Rand dirigiert . Mit hohen Stiefeln , Baseballschlägern und nackten , gesichtslosen Köpfen typisiert erscheinen die Täter rechtsradikaler Gewalt - allein oder unter der Hand skelettierter Anführer.......
MIKA
Solinger Morgenpost - Samedi,19. Fevrier,1994
XÉNOPHOBIE
CRISPATIONS INTERCULTURELLES
J´ai toujours été sensible aux crispations interraciales. Le thème de mon travail pratique de fin d´études à l´Académie des Beaux Arts de Düsseldorf en 1968 s´intitulait déjà "Rassenunruhe" et problématisait les troubles raciaux déclenchés jadis par la lutte des droits civiques aux USA. Ces travaux - des portraits de Malcolm X et des Black Panthers entres autres - exposés dans les couloirs de L´Académie le temps des délibérations du jury comme veut la tradition, suscita beaucoup d´intérêt et même des actes de vandalisme...
Toute la période après la chute du mur de Berlin a été marquée par une recrudescence de la xénophobie , et ma peinture des années 90, optant instinctivement pour une gestualité proche du neo-expressionnisme qui sévissait en Allemagne à l'époque, thématise les bouleversements sociaux dont je me sens la cible victimaire. Une montée en puissance xénophobe qui n'est pas sans rappeler la situation présente avec les réfugiés d'orient...
SÉGA
Serge Selvon et le séga.
Le séga, son histoire, ses liens; c´est sous ce vocable que se place l´exposition de Serge Selvon, qui se tient actuellement à L´ANANAS, Curepipe, et qui restera ouverte jusqu'à´au 15 avril.
Roger Lecoultre, présentant le peintre, dit l´engagement de tous les instants que doit être l´art. Serge Selvon, témoin de son temps, a, cette fois choisi un thème. On s´interroge moins sur le procédé que sur sa conception de ce thème et sur l´expression de cette conception. René Noyau, poète de notre séga, écrit en exergue du catalogue: "300 ans que le séga attends le signal du tambour pour se lever et s´enrouler autour de la terre pour faire lever et s´enrouler tous les cordons de nos nombrils autour de la terre et baca coulant dans nos veines de terre nous faisant danser la danse des astres en liberté...". Voila qui rejoint le coté sacral de cette danse qui, pour certains Mauriciens, reste un lien occulte avec un passé aboli et un continent qui habite le subconscient.
Tout cela, Serge Selvon le sent profondément et il le dit sans gravité, comme on dit une grande vérité de tous les jours, comme on dit le pain et l´eau. Sur un thème aux confins du quotidien et du mystérieux, il présente des tableaux qui ne haussent pas le ton. Ce qu´un écrivain aurait compliqué par la dialectique, le peintre le simplifie - et en augmente la force de persuasion - par les formes et les couleurs. Il y a des preuves de Selvon qui sont des cris, il y en a d´autres qui sont des éclats de rire ou amusante satire. Voyez " le séga mutilé","Ségatière aux bigoudis" et "Séga des brochures", "Le séga mutilé" est peut-être une libération retenue par quelque baillon. La "Ségatière aux bigoudis", c´est la femme en instance de séga, au bord extreme du mystère, elle va se lever, elle va pousser ce long cri, ce long appel dans la nuit. Pour l´instant elle est femme. Et elle est humour. "Le séga des brochures" est d´un Serge Selvon qui, pour rire un bon coup, prend le style du rire. Et ce rire dit qu´il y a toute l´épaisseur de la terre entre le vrai séga qui vient des entrailles de la terre noire et la danse de salon appelée séga. Selvon va loin, et toujours mine de rien, avec l´air de ne pas y toucher. Il sacrifie un peu à l´anecdote. Raconte "En bas en bas", mais bien vite il transforme le feu en rythme inconnu, il propose "Séga risqua croque mort vine cesse nous".
Cette exposition est une remise en question. Le plus profond de l´âme d´un peuple, son cordon ombilical, pour reprendre le mot de René Noyau, devient de plus en plus chansonnette de quatre sous, divertissement de night-clubs. Selvon remet les choses en place , son vrai sens, sa vraie dimension: le rythme qui rappelle, qui crée, qui est la vie, la libération.
Pierre Renaud
*sauf 2 tableaux que je suis parvenu à rapatrier après mon départ grâce à un ami Allemand qui passait des vacances à Maurice, tous ces tableaux qu´énumère Pierre Renaud, confiés à un collègue qui s´était proposé à endosser la location de mon studio/atelier de Rose-Hill dans la précipitation de mon départ, ont mystérieusement disparus. La totalité d´une expo volatilisée!!!
En relisant l´article de Pierre Renaud dans l´Express du mardi, 28 mars 1972 je me rend compte de l´importance de la thématique SÉGA dans la tendance identitaire de mes recherches picturales . Le thème de cette exposition à “l´Ananas“ s´est développé à partir de la réflexion autour d´un phénomène civilisationnel , le séga: véhicule transculturel du subconscient collectif (multi-ethnique). Les réalisations proposées avaient donc pour but de privilégier une lecture qui valoriserait une certaine conscience de ce patrimoine immatériel . En mentionnant tous les titres des tableaux exposés Pierre Renaud définit en quelque sorte le concept même de l´expo dans son essence. Les titres choisis expriment l´idée de déchirement, de débris ,de fragment , de perte , de spoliation....en bref, toute la problématique de l´aliénation.
MASCAREIGNES
Créolie - Indianocéanisme - créolité - interculturalité...tous ces concepts identitaires qui ont fait flores dans les années 60/70 ont été le souffle subliminal évoquant des fantômes, les caprices fantasmagoriques de ce Létan Margoze des plantations - ce socle mémoriel de notre édifice identitaire - ingrédients disparates de la série "Mascareignes" : sortilèges mascarins, folklore, palabres, spiritualité syncrétique...